Juge Antiterroriste Français : “J’aimerais voir le régime algérien renversé”

Le juge français Marc Trévidic, ancien magistrat du pôle antiterroriste au tribunal de grande instance de Paris, et figure emblématique de la lutte contre le terrorisme, a fait une déclaration fracassante publiée le 10 Janvier 2025 sur Un monde, un regard” sur Public Sénat, la chaîne de télévision du Sénat français. Réagissant à une question de Rebecca Fitoussi, Marc Trévidic a déclaré:
Ça fait plaisir d’avoir vu Bachar renversé, j’aimerais voir le régime algérien renversé. Qu’on ne nous dise pas que ce n’est pas une dictature. Des gens qui mettent un écrivain en prison, c’est n’importe quoi. En Algérie, si on dit ce qu’on pense, on va en prison. Et qu’on ne nous dise pas que ce n’est pas une dictature. Les généraux algériens, les gens du DRS, la sécurité, ce sont des dictateurs, point. Tout ça c’est complètement mesquin de la part de ces criminels.

Cette prise de position s’inscrit dans un climat de fortes tensions diplomatiques, alimentées par le régime militaire algérien à travers des déclarations hostiles, l’incarcération de l’écrivain Boualem Sansal et une campagne de guerre hybride qui avait été menée par le régime militaire d’Alger à travers des influenceurs algériens et franco-algériens. Le contexte est d’autant plus explosif que de récents propos en France, tels que  l’Algérie se déshonore” d’Emmanuel Macron, un État voyou” selon Marion Maréchal, ou encore On doit divorcer pour de bon avec l’Algérie, fin de la naïveté” de Sarah Knafo, ont déjà jeté le discrédit et mis à nu un régime militaire algérien de plus en plus proche de l’implosion.
Les déclarations de Marc Trévidic revêtent une résonance particulière puisqu’il a instruit plusieurs dossiers extrêmement sensibles, dont l’affaire des moines de Tibhirine, l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire récente de l’Algérie, et l’un des dossiers incriminant directement Mohamed Mediène, pour avoir été l’un des donneurs d’ordres avec Smaïn Lamari.

Par: Abderrahmane Fares

 

2 commentaires

    1. Comparer la situation en France à celle de l’Algérie est une fausse équivalence. En France, les institutions démocratiques, aussi imparfaites soient-elles, permettent l’expression de la dissidence par le biais d’élections, de manifestations légalement autorisées, et d’un système judiciaire indépendant. Les Gilets Jaunes, même s’ils ont connu des affrontements avec les forces de l’ordre, n’ont pas subi des incarcérations systématiques pour leurs opinions ou leur expression. En Algérie, des écrivains, journalistes, et militants pacifiques sont emprisonnés pour leurs idées, souvent sans procès équitable. La critique des abus en Algérie ne vise pas à idéaliser la France, mais à dénoncer un régime qui réprime systématiquement la liberté d’expression et les droits fondamentaux.

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