Tebboune nomme un conseiller diplomatique spécial pour gérer les tensions régionales et le Maroc reçoit des éloges des pays du Sahel

Dans une tentative de gérer ses crises avec les pays voisins, le président Abdelmadjid Tebboune a nommé un conseiller diplomatique « spécial », l’ex-ambassadeur Amar Aâbbas, dans une décision marquante après six ans de vacance de ce poste. Cette nomination intervient dans un contexte de tensions croissantes avec les pays voisins, notamment dans la région du Sahel, et d’une pression régionale et internationale accrue sur l’Algérie.
Selon la presse algérienne, cette nomination a été faite par décret présidentiel et marque la réactivation d’un poste qui est resté vacant depuis l’arrivée de Tebboune au pouvoir à la fin de l’année 2019, ce qui témoigne de la volonté du régime algérien de réorganiser ses outils diplomatiques et de gérer les crises extérieures croissantes de ces derniers temps.
Les rapports médiatiques ont indiqué qu’Amar Aâbbas est considéré comme un « diplomate chevronné », ayant occupé des postes diplomatiques de haut niveau en Russie, au Royaume-Uni et en Biélorussie. Il est également l’auteur d’un livre intitulé « La diplomatie algérienne 1962-2022 », dans lequel il a abordé la différence entre la politique extérieure et la diplomatie en tant qu’outil exécutif.
Les observateurs estiment que la nomination d’un conseiller diplomatique spécial est une réponse directe aux tensions croissantes dans les relations entre l’Algérie et des pays comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui ont récemment montré une orientation de plus en plus favorable envers le Maroc et son soutien stratégique.
Parallèlement à cette initiative algérienne de réparer ses relations régionales, la Confédération des États du Sahel a salué, lors du Forum Crans Montana qui s’est tenu à Casablanca ce jeudi, le soutien constant que le Maroc apporte à ces pays sous la conduite du roi Mohammed VI.
Selon l’Agence Maghreb Arabe Presse, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a souligné dans un discours au nom des ministres des Affaires étrangères de la Confédération le « rôle de leadership » joué par le Maroc, mettant en avant l’ouverture significative du Royaume sur les enjeux du Sahel et son engagement pour des approches réalistes et durables.
Le responsable malien a également mis en lumière l’initiative royale visant à permettre aux pays du Sahel d’accéder à l’Atlantique, la qualifiant de « démarche stratégique en harmonie avec les aspirations de la région », qui ouvre de nouvelles perspectives économiques et de développement, susceptibles de renforcer la sécurité et la stabilité.
Diop a confirmé dans une déclaration à l’Agence Maghreb Arabe Presse que les pays de la Confédération, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger, sont pleinement engagés dans cette initiative marocaine, en raison de son impact direct sur la connexion de la région aux marchés internationaux et la promotion de l’industrialisation régionale.
Selon les responsables africains, cette initiative s’aligne sur les objectifs de la Confédération du Sahel pour la mise en œuvre de projets structurants dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture et des infrastructures, ce qui montre l’écart croissant entre les visions marocaines et algériennes concernant l’avenir du Sahel.
Cette reconnaissance régionale envers le Maroc intervient alors que l’Algérie voit son influence politique et diplomatique dans la région diminuer, notamment après l’incident où son armée a abattu un drone militaire malien, ce qui a provoqué une grave tension diplomatique entre l’Algérie et Bamako. Ce conflit a impliqué le Niger et le Burkina Faso, qui se sont joints au Mali dans cette confrontation.
Les relations entre l’Algérie et le Niger sont également tendues en raison de l’expulsion par les autorités algériennes, depuis début avril, de milliers de migrants vers le Niger dans des conditions humanitaires difficiles. Cette situation menace de raviver une nouvelle crise entre les deux pays, similaire à celle survenue en avril de l’année dernière pour la même question.