Trump promet au Maroc de classer le Polisario comme organisation terroriste

Dans un geste qui reflète la profondeur des relations entre l’administration de Donald Trump et le Maroc – renforcées par une alliance stratégique incluant Israël et les Émirats arabes unis –, des sources informées ont révélé au média El Independiente que l’ancien président américain a promis au Royaume du Maroc d’inscrire le Front Polisario sur la liste des organisations terroristes.
Cette promesse fait suite à une récente rencontre à Washington entre le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et son homologue américain, Marco Rubio. Washington y a réaffirmé son soutien au plan d’autonomie marocain comme seule solution possible au conflit du Sahara occidental. Dans un communiqué, les États-Unis ont déclaré qu’ils « s’efforceront de faire progresser cette voie ».
Pressions politiques sur le Polisario
Selon l’analyste politique Michael Walsh, le Maroc considère l’administration Trump comme une opportunité historique pour consolider sa souveraineté sur le Sahara et marginaliser ses adversaires, à leur tête le Front Polisario, en tentant de le faire désigner comme organisation terroriste étrangère. Walsh indique que le lobby marocain à Washington est déjà en action, recourant à des campagnes de communication et à des insinuations médiatiques non prouvées, comme celles publiées dans The Washington Post au sujet de prétendus liens entre le Polisario et l’Iran.
Réponse du Polisario et accusations croisées
De son côté, le Front Polisario a démenti ces accusations, les qualifiant de tentatives marocaines répétées de nuire à son image, sans succès. Le mouvement insiste sur son statut de mouvement de libération reconnu au niveau international, membre de l’Union africaine et disposant de représentations officielles dans plusieurs pays. Il affirme également son engagement envers le droit humanitaire international et sa coopération avec la Croix-Rouge.
Position de l’Algérie et complexité du dossier
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré que son pays s’abstenait de fournir des armes sophistiquées au Polisario, tout en réaffirmant le soutien de l’Algérie au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Il a également souligné que la question sahraouie représente une « ligne rouge » pour Alger.
Manœuvres américaines équilibrées
Bien que l’administration Biden n’ait pas annulé la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara, elle se contente de qualifier le plan d’autonomie marocain de « solution possible ». En revanche, les Républicains, avec Trump à leur tête, cherchent désormais à consolider cette reconnaissance par des actes concrets, notamment l’ouverture d’un consulat américain à Laâyoune, geste hautement symbolique sur le plan politique.
Vers une résolution définitive ?
Walsh estime que l’administration Trump souhaite laisser une empreinte diplomatique durable en résolvant le conflit du Sahara, tout comme d’autres crises telles que celles de la Palestine ou du Yémen. À l’approche du cinquantième anniversaire du déclenchement du conflit, la diplomatie marocaine multiplie les démarches pour parvenir à un règlement rapide, tandis que Washington mise sur le soutien des Républicains au Congrès pour garantir l’exécution des engagements pris.
Cependant, plusieurs obstacles demeurent, notamment l’absence de consensus au sein de l’OTAN sur une stratégie claire pour l’Afrique du Nord, ainsi que les craintes de répercussions économiques qui pourraient nuire aux chances des Républicains lors des prochaines élections.