Preuves : Les services de renseignement algériens ont formé et conseillé les renseignements syriens

Alors que la transition post-Assad en Syrie se déroule, des documents et des témoignages émergent, révélant l’implication de responsables étrangers dans l’appareil répressif du régime. Anouar Malek, ancien officier de renseignement devenu journaliste, interviewé par Hichem Aboud le 9 décembre 2024, a fait des révélations explosives sur l’implication directe de hauts responsables du renseignement algérien dans le soutien à l’appareil sécuritaire d’Assad et dans la manipulation des efforts de surveillance internationale.Dans cette vidéo, Anouar Malek, journaliste et expert en droits de l’homme, affirme posséder des documents provenant de transfuges d’officiers de renseignement syriens qui lui ont fourni des documents détaillant l’assistance technique et l’expertise utilisées pour saboter la révolution syrienne. Il s’agissait de créer de faux groupes concurrents, de mener des opérations sous faux drapeau et de les qualifier de terroristes afin de justifier les mesures antiterroristes et la répression.
Preuve 01 : Rapport des renseignements syriens sur les stratégies contre-révolutionnaires algériennes
Une note des renseignements syriens de 2011, intitulée « L’expérience algérienne et comment en tirer profit », détaille une réunion entre un émissaire des renseignements syriens et Chafik Mesbah, ancien haut responsable des services de renseignement algériens. La note met en avant les conseils de Mesbah sur les tactiques contre-révolutionnaires inspirées de la gestion de l’insurrection islamiste de 1992 en Algérie.
Le document révèle :

• Mesbah a souligné l’importance de redéfinir les mouvements d’opposition comme des menaces terroristes, exploitant les craintes mondiales, notamment celles des États-Unis, concernant l’extrémisme pour justifier la violence d’État.
• Il a expliqué comment l’Algérie a réussi à détourner l’attention internationale de son coup d’État militaire en le présentant comme une guerre contre le terrorisme.
• Le rapport crédite l’armée algérienne pour avoir créé des groupes d’opposition parallèles et orchestré des opérations sous faux drapeau pour délégitimer les protestations authentiques.
• Mesbah a affirmé que de telles méthodes, y compris la fabrication de menaces extrémistes, étaient essentielles pour réprimer la dissidence et obtenir un soutien international, sans lesquelles le coup d’État algérien n’aurait pas abouti.
  Le rapport conclut avec une proposition des renseignements syriens d’étudier plus en profondeur les méthodes algériennes pour appliquer des stratégies similaires en Syrie.

Preuve 02 : Approbation algérienne pour une collaboration en matière de contre-terrorisme
Un deuxième document divulgué de 2011 confirme l’approbation formelle de l’Algérie pour étudier une demande syrienne d’assistance en contre-terrorisme. Il décrit :

• Une proposition visant à envoyer des officiers des services de renseignement algériens et des experts en contre-terrorisme pour former des responsables syriens.
• Le document, daté du 3 novembre 2011, reconnaît la volonté de l’Algérie de partager son expertise en matière de suppression des insurrections, notamment via des opérations de renseignement.
• Bien que présenté comme une collaboration en contre-terrorisme, les méthodes décrites s’alignent avec les tactiques exposées dans le premier document, suggérant un cadre stratégique pour réprimer les soulèvements populaires sous couvert de lutte contre le terrorisme.
  Ce document montre l’existence d’un canal formalisé de soutien entre les régimes algérien et syrien.

Preuve 03 : Témoignage d’Anouar Malek sur Mahrez Djeribi
Anouar Malek, qui a servi comme observateur de la Ligue arabe lors du soulèvement syrien en 2011, a fourni des témoignages de première main sur les interférences systématiques des services de renseignement algériens au sein de la mission de surveillance. Dans son témoignage, Malek a désigné Mahrez Djeribi, désormais directeur de la Direction centrale de la sécurité algérienne (DCSA), pour son rôle dans la manipulation des rapports d’observation.

Le Lt-colonel Mahrez Djeribi, 2eme a gauche (portant des lunettes), actuellement Directeur Central de la Sécurité de l’Armée, membre du groupe algérien des observateurs en Syrie.

Liste des membres algériens de la délégation des observateurs de la Ligue Arabe en Syrie

Points clés du témoignage de Malek :

• Djeribi, alors colonel, travaille à modifier les rapports de surveillance pour minimiser les atrocités d’Assad et présenter le soulèvement comme un mouvement terroriste.
• Les conclusions des observateurs étaient apparemment acheminées par les services de renseignement algériens avant d’être soumises à la Ligue arabe, garantissant des récits favorables au régime.
• Malek a affirmé que lorsqu’il a refusé de se conformer à ces manipulations, il a reçu des menaces de mort et a été contraint de fuir.

Documents en Arabe:

Une note des services de renseignement datant de 2011 révèle des discussions entre des responsables syriens et algériens, y compris des conseils de l’ancien officier de renseignement algérien Chafik Mesbah sur la façon de qualifier la dissidence de terrorisme et d’utiliser des tactiques de contre-insurrection pour supprimer les mouvements d’opposition. Source: Anouar Malek.
Recommandations stratégiques issues des réunions de 2011 entre les services de renseignement algériens et syriens, décrivant des plans pour une collaboration plus poussée et des tactiques opérationnelles pour contrer les forces d’opposition, en mettant l’accent sur l’exportation de l’expertise algérienne en matière de lutte contre le terrorisme. Source: Anouar Malek.
Leaked memo reveals Algeria’s conditional approval in 2011 to send specialized intelligence and counterterrorism officers to Syria for training programs, reflecting deep security cooperation between the two regimes during the height of the Syrian uprising. Source: Anouar Malek.

Documents en Français:

Une note des services de renseignement datant de 2011 révèle des discussions entre des responsables syriens et algériens, y compris des conseils de l’ancien officier de renseignement algérien Chafik Mesbah sur la façon de qualifier la dissidence de terrorisme et d’utiliser des tactiques de contre-insurrection pour supprimer les mouvements d’opposition. Source: Anouar Malek.
Recommandations stratégiques issues des réunions de 2011 entre les services de renseignement algériens et syriens, décrivant des plans pour une collaboration plus poussée et des tactiques opérationnelles pour contrer les forces d’opposition, en mettant l’accent sur l’exportation de l’expertise algérienne en matière de lutte contre le terrorisme. Source: Anouar Malek.

Le mémo divulgué révèle l’approbation conditionnelle de l’Algérie en 2011 pour envoyer des officiers spécialisés dans le renseignement et la lutte contre le terrorisme en Syrie pour des programmes de formation, reflétant une coopération profonde en matière de sécurité entre les deux régimes au plus fort de l’insurrection syrienne.
Source: Anouar Malek.

Par: Abderrahmane Fares.