Le lundi 18 novembre, le journal Al Alam Al Amazighi, en partenariat avec le Rassemblement Mondial Amazigh et la Fondation Mohammed Khodir Hamouti pour la préservation de la mémoire de l’Afrique du Nord, a organisé un colloque sur le thème “La participation marocaine à la guerre de libération de l’Algérie”.
Cet événement s’inscrit dans le cadre de la commémoration du 69e anniversaire de l’indépendance du Maroc et du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération en Algérie.
La rencontre a réuni un groupe d’experts du monde médiatique et académique, parmi lesquels le journaliste algérien Hicham Aboud, le militant et journaliste algérien Anwar Malek, ainsi que le journaliste Walid Kabir. La table ronde a également été marquée par la présence de l’enseignant Khodir Hamouti, président de la Fondation Mohammed Khodir Hamouti, et de l’enseignant Rachid Rakah, président du Rassemblement Mondial Amazigh. La séance a été modérée par l’enseignante Amineh Ben Sheikh, directrice du journal Al Alam Al Amazighi.
Les intervenants ont abordé le rôle historique joué par le Maroc dans le soutien à la révolution algérienne, en particulier à travers l’aide logistique et le soutien politique apportés par le Royaume aux combattants algériens.
Ils ont également mis en lumière les relations historiques et fraternelles qui unissent les peuples marocain et algérien, soulignant que ces liens dépassent les frontières géographiques et politiques et font partie intégrante de la mémoire collective des peuples de l’Afrique du Nord.
Lors de son intervention, le journaliste Hicham Aboud a évoqué le rôle des généraux algériens dans la tentative de diviser les deux peuples, mais a souligné que la réalité prouve le contraire. Il a donné des exemples du domaine sportif, comme les rencontres entre les équipes nationales du Maroc et de l’Algérie en 1979, ainsi que les matchs de clubs entre les deux pays, qui se terminaient toujours par des applaudissements des deux publics, malgré l’attachement de chacun à ses équipes. Cela représente un exemple concret de fraternité entre les deux nations.
Aboud a également salué le rôle important du Maroc dans le soutien aux mouvements de libération, notamment en Algérie, en donnant l’exemple de l’engagement de Khodir Hamouti.
De son côté, Anwar Malek a insisté sur la nécessité de maintenir cette mémoire partagée afin de préserver les relations fraternelles entre les peuples des deux pays. Il a également évoqué le rôle joué par la région de Beni Ansar dans la révolution algérienne, la qualifiant de relation similaire à celle des Ansars et des Muhajirins.
Malek a soulevé la question de savoir ce que les résistants marocains et algériens auraient ressenti si, aujourd’hui, ils devaient entrer en Algérie en ayant besoin d’un visa.
Le journaliste Walid Kabir a abordé les aspects du soutien armé que le Maroc a apporté à la cause algérienne, soulignant les liens étroits entre Nador et les villes algériennes, même si certains dirigeants algériens, en particulier les généraux, semblent avoir une opinion différente.
Quant à Khodir Hamouti, il a mis l’accent sur l’importance de documenter ces contributions pour préserver la mémoire historique de l’Afrique du Nord. Il a évoqué le temps où les leaders algériens vivaient dans sa maison, et comment ils étaient traités lorsqu’ils étaient jeunes. Il a également mentionné que son père avait donné à tous ses enfants des prénoms inspirés de l’Algérie, au point que les habitants de la région les appelaient “les Algériens”.
Enfin, Rachid Rakah a souligné la nécessité d’apprendre des leçons de l’histoire pour renforcer la coopération et la solidarité entre les pays de la région.
À la fin de la table ronde, les participants ont convenu de l’importance de telles rencontres pour renforcer le dialogue et la compréhension mutuelle, et pour approfondir la prise de conscience de la nécessité de préserver la mémoire historique partagée, ce qui contribue à ancrer les valeurs d’unité et de solidarité entre les peuples de l’Afrique du Nord.