Les autorités algériennes remettent l’activiste politique Safi Saïd à la Tunisie

Le porte-parole des tribunaux de Kasserine, Riad Nwioi, a confirmé, mercredi 21 août 2024, que le parquet du tribunal de première instance de Kasserine a ordonné, mardi 20 août, la détention de l’activiste politique Safi Saïd, qui avait annoncé son retrait de la course présidentielle en Tunisie, ainsi que de son accompagnateur pour avoir traversé illégalement la frontière terrestre en direction d’un pays voisin.

Nwioi a précisé, dans une déclaration à l’agence de presse officielle tunisienne, que la détention a eu lieu après que les autorités algériennes les ont remis aux unités de sécurité tunisiennes, sans donner plus de détails.

Selon la même source, un jugement par contumace de quatre mois de prison avait été prononcé contre Safi Saïd dans une plainte déposée contre lui par l’Instance électorale, pour suspicion de falsification de parrainages populaires lors de sa candidature à l’élection présidentielle de 2014.

Des militants sur Facebook ont partagé un document de sécurité concernant « l’arrestation de l’homme politique Safi Saïd par les autorités algériennes alors qu’il franchissait clandestinement la frontière tuniso-algérienne, après s’être infiltré à l’intérieur du territoire algérien depuis le Douar Sidi Zahir, village de Boudrias, délégation de Foussana, dans le gouvernorat de Kasserine, à hauteur des bornes frontalières 206 et 207 ».

Il est à noter que Safi Saïd « a été arrêté par les autorités sécuritaires algériennes dans le village de Bouchebka, gouvernorat de Tébessa, en attendant son transfert à la commune de Houeiguiat, daïra de M’Doukel, pour prendre les mesures nécessaires à son encontre », selon la même source.

L’écrivain et activiste politique Safi Saïd avait confirmé son retrait de la course présidentielle après avoir été informé par l’Instance électorale, « un jour après le dépôt de son dossier de candidature, que le dossier ne remplissait pas les conditions requises sur deux points: le casier judiciaire (fiche n°3) et les parrainages populaires (insuffisants) après leur décompte par l’Instance en l’absence de toute supervision neutre ».

Dans une déclaration publiée sur sa page officielle Facebook, vendredi 9 août 2024, Safi Saïd a déclaré : « Les chances ne sont pas égales, les obstacles sont très élevés, les clés et les règles du jeu ne sont pas claires… J’étais sur le point de participer à la mise en scène d’une très courte et très mauvaise pièce de théâtre (one-man show), que nous n’aurions jamais dû accepter dès le départ », a-t-il dit.

Il est à noter que l’Instance électorale a annoncé, samedi soir 10 août 2024, que seules 3 candidatures ont été retenues parmi les 17 dossiers déposés pendant la période allouée par l’Instance pour l’inscription aux élections présidentielles prévues le 6 octobre 2024.

En réaction aux jugements de première instance prononcés par le tribunal administratif, qui peuvent être contestés selon le porte-parole du tribunal, plusieurs candidats dont les dossiers ont été rejetés par l’Instance électorale ont exprimé leur intention de faire appel de ces jugements et de les soumettre à la séance plénière du tribunal administratif.

Selon le calendrier électoral de l’Instance, l’annonce de la liste définitive des candidats retenus, après expiration des délais de recours, sera faite au plus tard le 3 septembre prochain.

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