L’épouse du ministre algérien de la Santé accouche en France

Le 4 février 2025, la radio RMC a révélé que le ministre algérien de la Santé de l’époque, Pr. Mokhtar Hasbellaoui avait organisé l’accouchement de son épouse en France. Selon le journaliste Jean-Loup Bonnamy, qui remet en lumière une information déjà divulguée en 2018 par le président du RCD Mohcine Bellabes, la principale motivation de cette décision était d’assurer à leur fille la nationalité et un droit de résidence en France.

Alors que l’accouchement a eu lieu en 2016, soit un an avant sa nomination en tant que ministre de la Santé, ce que certains pourraient dire que le fait est moins polémique. Cependant, il est crucial de rappeler que le professeur Mokhtar Hasbellaoui est un éminent professionnel de santé. Il a occupé plusieurs postes de responsabilité, notamment en tant que chef du service ORL au CHU de Tizi Ouzou, président du Conseil scientifique de la Faculté de médecine de Tizi Ouzou, président du Conseil scientifique du CHU de Tizi Ouzou, ainsi que chef du service ORL du CHU de Bab El Oued. En 2016, il fut nommé Directeur général de l’Institut national de santé publique (INSP). Dès lors, pour une personnalité de ce niveau, parfaitement au fait des rouages du système de santé algérien et pleinement capable de confier son épouse à des praticiens compétents pour son accouchement, cette décision ne saurait être motivée par une crainte d’une prise en charge défaillante. Son choix du système de santé français pour un simple accouchement relevait manifestement d’une volonté stratégique d’obtenir un statut légal et un ancrage civique en France.

Il est aussi important de préciser que cette tendance ne date pas de l’ère de Bouteflika, ce que Abdelmadjid Tebboune a faussement répété. Le 26 novembre 2024 à l’Assemblée nationale française, où le député du Rassemblement national Guillaume Bigot a interpellé le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier sur le cas du ministre algérien de la Communication, Mohamed Meziane, connu pour son discours anti-français, alors qu’il a ses deux enfants inscrits dans des universités publiques à Paris.

Il y a bel et bien une tendance généralisée parmi la population algérienne, les élites civiles, militaires et gouvernementales algériennes : garantir l’avenir de leurs enfants par l’acquisition de titres de séjour étrangers, de nationalités et d’opportunités éducatives. Cette pratique illustre une prise de conscience profonde de l’état catastrophique des droits civiques, de la mobilité, de l’éducation et du système de santé en Algérie.

Nous avons sollicité un commentaire de Kamel Sidi Saïd, responsable de la direction de la communication à la présidence, ainsi que de Mohamed Meziane, ministre algérien de la Communication. Cependant, aucun d’eux n’a répondu.

Par Abderrahmane Fares.

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