Site icon leméditerranéen المتوسطي

L’écrivain algérien Kamel Daoud lauréat du prix Goncourt

Kamel Daoud sera annoncé lauréat du prix Goncourt, selon des sources bien informées. Des considérations politiques, notamment l’interdiction de Gallimard au Salon du livre d’Alger cette année, ont pesé sur la décision du jury.

Les autorités algériennes craignent fort que le prix soit attribué à Kamel Daoud. Ils sont effrayés à l’idée qu’il reçoive le Goncourt. La consécration de cet écrivain mal-aimé du pouvoir algérien, est perçue comme un échec terrible pour les adeptes de la médiocrité qui ont banni Kamel Daoud des milieux culturels et intellectuels.

Aux yeux des gouvernants algériens, Kamel Daoud est accusé de trahison envers l’Algérie. Il est accusé d’user de calomnies envers un régime qui instaure sa domination par la répression, la corruption et le chantage. Ces mêmes gouvernants veulent donner de lui l’image d’un ancien islamiste vendu à la France, et coupable de violences conjugales. Des pressions sont exercées par le gouvernement algérien sur le jury du Goncourt et, aussi, sur l’écrivain lui-même, via des messages anonymes, des appels téléphoniques anonymes et des intimidations dans la rue. Il a confié à des sources qui lui sont proches qu’il se sent anxieux malgré le succès commercial de son livre.

Kamel Daoud est binational, de nationalité algérienne et française, et ancien chroniqueur au Quotidien d’Oran.
Dans son livre finaliste Houris, Kamel Daoud aborde de front la « décennie noire » des années 1990 à travers la voix d’Aube, une survivante devenue muette qui a perdu toute sa famille dans un massacre brutal et qui s’interroge désormais sur le sens d’apporter une nouvelle vie dans un monde marqué par la violence et la répression. Le roman révèle le traumatisme de ceux qui ont vécu cette période, explorant les thèmes de la survie, de la résilience et du silence douloureux entourant ce conflit, encore tabou en Algérie. Daoud insuffle dans l’histoire d’Aube une urgence politique, interrogeant les conséquences de l’extrémisme et de la censure, et invitant à reparler de la décennie noire et le coût de l’oubli imposé par le régime militaire d’Alger.

Correspondance particulière.

Quitter la version mobile