Site icon leméditerranéen المتوسطي

Le Conseil de sécurité de l’ONU bloque les manœuvres algériennes concernant la question du Sahara marocain

Le Conseil de sécurité de l’ONU se prépare à voter le 30 de ce mois sur un projet de résolution présenté par les États-Unis, qui met l’accent sur la nécessité pour l’Algérie de jouer un rôle central dans la résolution du conflit autour du Sahara. Le projet souligne également l’importance de renforcer la confiance entre le Maroc, l’Algérie, le Front Polisario et la Mauritanie, afin de soutenir les efforts des Nations Unies et de faire avancer le processus politique vers une solution convenue.

Des sources onusiennes ont rapporté que l’Algérie avait tenté d’apporter des modifications au projet de résolution, mais que le Conseil de sécurité avait rejeté plusieurs de ces propositions. Ces sources ont noté que l’Algérie, en coordination avec le Mozambique, avait proposé d’inclure un article visant à élargir les pouvoirs de la MINURSO pour inclure la surveillance des droits de l’homme dans la région, ainsi que de faire référence à des résolutions antérieures du Conseil de sécurité appelant à l’organisation d’un référendum. Cependant, toutes ces propositions ont été clairement rejetées par les États-Unis et la France, qui ont souligné la nécessité de respecter les résolutions émises depuis 2007, appelant à une solution politique réaliste et convenue.

Les mêmes sources ont confirmé que l’Algérie avait exprimé des réserves quant à la référence aux tables rondes comprenant le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario, préférant demander aux Nations Unies d’organiser des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario. De son côté, la Russie et le Mozambique ont demandé que le projet de résolution fasse mention des contributions de tous les envoyés précédents, au lieu de se limiter à citer l’ancien envoyé allemand Horst Köhler.

Le projet américain prévoit une prolongation du mandat de la MINURSO d’un an jusqu’au 30 octobre 2025, soulignant l’importance de soutenir l’envoyé personnel du secrétaire général dans l’activation du dialogue politique, et de capitaliser sur l’élan créé par Horst Köhler durant son mandat. Le texte mentionne le « Maroc » et le « Polisario » six fois, contre cinq mentions pour l’Algérie et quatre pour la Mauritanie, reflétant l’orientation du Conseil de sécurité vers l’implication de l’Algérie en tant que partie prenante dans le processus de règlement.

Le projet de résolution appelle également à saluer les résultats des tables rondes tenues en décembre 2018 et mars 2019, et insiste sur l’importance pour les quatre parties de s’engager dans le processus politique sans conditions préalables, en référence à l’Algérie qui refuse de participer à ces tables rondes et insiste sur l’ouverture de négociations directes.

Dans le cadre des discussions en cours, le projet de résolution ne fait aucune mention de la proposition de partage du Sahara avancée par l’envoyé personnel Stefan de Mistura le 16 octobre, qui a été rejetée par le Maroc et le Polisario, et a également ignoré les observations de De Mistura sur la proposition d’autonomie marocaine, se contentant de « prendre note » de la proposition marocaine soumise en 2007, et saluant les efforts du Royaume comme étant « sérieux et crédibles » dans la promotion du processus politique, avant de mentionner la proposition du Polisario sans commentaire supplémentaire.

Le projet de résolution estime que parvenir à une solution politique juste et durable au conflit est essentiel pour renforcer la coopération régionale au sein de l’Union du Maghreb arabe, et pour assurer la stabilité dans la région du Sahel. Il loue également les efforts de l’envoyé personnel de l’ONU à travers ses consultations informelles menées en mars 2023 avec les parties et les pays concernés, y compris la France, la Russie et l’Espagne, tout en négligeant de faire mention des réunions que De Mistura a tenues en septembre en marge de l’Assemblée générale, ce qui reflète certaines disparités dans le traitement des différentes étapes du dialogue diplomatique.

Le Conseil de sécurité devrait se réunir demain mercredi pour voter sur cette nouvelle résolution, qui réaffirmera une fois de plus la nécessité pour toutes les parties de s’engager dans les efforts des Nations Unies afin d’aboutir à une solution politique, réaliste et convenue à ce conflit régional.

Quitter la version mobile