La France envisage de « punir » l’Algérie en ciblant ses dirigeants avec des passeports diplomatiques
Lors de son intervention sur LCI, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a exprimé l’intention de la France de mettre fin à un accord avec l’Algérie, qui permet aux membres de l’élite algérienne de se rendre en France sans avoir besoin de visa.
Depuis l’expulsion d’un influençeur algérien par la France, puis de son renvoi en Algérie, les tensions entre les deux nations ont considérablement augmenté. Cela intervient après que la France, ancienne puissance coloniale, ait révisé sa position sur le Sahara marocain, se rapprochant ainsi de la position de l’Espagne et des États-Unis, comme l’a fait le président Emmanuel Macron à la fin du mois de juillet.
Le 12 janvier, Gérald Darmanin, ex-ministre de l’Intérieur et actuel ministre de la Justice, a annoncé qu’il souhaitait mettre un terme à un accord gouvernemental signé en 2013. Cet accord permet aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens de se rendre en France sans visa et de circuler librement sur le territoire. « Il y a des milliers de personnes concernées par cet accord », a précisé le ministre.
Darmanin a ajouté qu’une action ciblant les responsables algériens en position de pouvoir, qui ont un rôle dans ce qu’il a qualifié d’humiliation, serait plus judicieuse et efficace. « Cela peut être fait très rapidement », a-t-il déclaré.
L’affaire a débuté avec l’expulsion d’un influençeur par la France, suivie de son renvoi en Algérie. Le ministre algérien des Affaires étrangères a qualifié cette expulsion d’« arbitraire et abusive », rejetant les accusations françaises d’« escalade » et d’« humiliation ». Il a rappelé que l’Algérie est un pays souverain qui mérite le respect, tout en affirmant que la France doit également respecter l’Algérie. « Nous sommes dans un moment critique, et cette humiliation n’est pas acceptable », a-t-il conclu.