Pour le match retour des phases préliminaires de la ligue des champions d’Afrique opposant le champion d’Algérie en titre, le Mouloudia d’Alger au club tunisien l’Union Sportive de Monastir, le doyen des clubs algériens devait inaugurer son nouveau stade, dans la commune de Douera, portant le nom de l’un des symboles de la bataille d’Alger, Ali Ammar dit Ali La Pointe.
C’était la grande fête pour les millions de fans du Mouloudia d’Alger. Avec cette nouvelle acquisition qui vient s’ajouter au centre d’entraînement de Zéralda, un véritable joyau ultra moderne, le vieux club algérois dispose d’une infrastructure digne de son rang. Sur les réseaux sociaux, les supporters du doyen n’ont cessé de lancer des appels pour préserver leur nouveau temple en évitant de jeter des fumigènes et en veillant sur la propreté des lieux. « C’est notre maison à nous les Mouloudéens. », lance sur un groupe de fidèles sur Facebook.
Tout était préparé du côté des supporters qui ont fait preuve d’un civisme qui reflète la véritable image du Mouloudia. Des tifos spéciaux ont été préparés. Des slogans et cris de guerre dont les répétitions devaient faire vibrer les tribunes du nouveau stade.
Cette ambiance de fête a vite viré au cauchemar. Elle est vite perturbée par des organisateurs dont le moins qu’on puisse dire sont des incompétents incapables de se hisser au niveau des grands événements.
Cela commence par la vente des billets. A l’ère de la vente en ligne et de l’informatique, les supporters du Mouloudia sont invités à aller acheter leurs billets d’entrée aux guichets du stade du 5 juillet la veille du match. Des bousculades et de longues files d’attente devant les quelques guichets de vente. De nombreux supporters ont passé la nuit à la belle étoile devant les guichets. C’était une véritable punition administrée à ces milliers de jeunes férus du beau football et qui entendent jouer pleinement leur rôle de 12ème homme pour le triomphe de leur team.
Ces bousculades ne sont que le prélude de ce qui attend les fidèles du doyen qui se déplacent souvent avec des enfants en bas âge pour perpétuer l’adage qui dit « l’amour du Mouloudia se transmet de père en fils (et en filles) ». Le Mouloudia c’est une affaire de famille.
Dès leur arrivée au stade, cinq heures avant le coup d’envoi, les premiers groupes de supporters remarquent qu’il n’y avait que 3 portes d’entrée ouvertes. On y entrait un par un après une fouille minutieuse qui prend quelques minutes pour chaque accès. Au fils des heures, les esprits chauffent et tout le monde est à bout de patience. Des cris de protestation s’élèvent et les gendarmes présents en force ne se font pas prier pour bastonner tout ce qui bouge. Des images incroyables sont diffusées sur les réseaux sociaux. Les gendarmes déversent toute leur haine contre de jeunes supporters venus faire la fête et passer d’agréables moments. Pour beaucoup d’entre eux, la fête tourne au drame. Des blessés graves sont évacués à l’hôpital de Douera, d’autres ont miraculeusement échappé à la mort (voir la vidéo 1). Des scènes cauchemardesques qui vous donnent l’impression que vous êtes dans les territoires palestiniens occupés. Ce qu’on voit sur ces images on ne l’a pas vu à Gaza ou dans les autres territoires occupés. La soldatesque israélienne est incapable de faire comme les gendarmes algériens contre les supporters du Mouloudia. L’on se demande pourquoi tant de haine contre de simples citoyens venus fêter la qualification de leur club favori.
Des centaines d’images sont disponibles sur les réseaux sociaux. Les coupables sont facilement identifiables. Si les pouvoirs publics ne cautionnent ces agressions dont ont été victimes les supporters du Mouloudia d’Alger, une enquête doit être ouverte et les responsables de ces violences devront payer.
