Plus de 100 intellectuels et écrivains éminents du monde entier, dont quatre lauréats du prix Nobel, ont condamné la détention de l’écrivain algérien Boualem Sansal et exigé sa libération immédiate. M. Sansal, 75 ans, a été arrêté à l’aéroport d’Alger le 16 novembre.
Les signataires, dont les lauréats du prix Nobel Annie Ernaux, Jean-Marie Gustave Le Clézio, Orhan Pamuk et Wole Soyinka, dénoncent la répression croissante du gouvernement algérien à l’encontre de la liberté d’expression. Ils qualifient la détention de M. Sansal de violation flagrante des droits de l’homme et d’exemple frappant de la répression de la liberté intellectuelle par le régime. La déclaration critique ce qu’elle appelle le « terrorisme éditorial », où les écrivains et les éditeurs font l’objet d’une surveillance, d’arrestations arbitraires et de poursuites judiciaires motivées par des considérations politiques.
Un comité de soutien, initié par La Revue Politique et Parlementaire et présidé par Catherine Camus, fille de l’illustre Albert Camus, s’est mobilisé en faveur de M. Sansal. Le comité est composé d’un ensemble de voix influentes, dont les anciens Premiers ministres français Edouard Philippe et Manuel Valls, les anciens ministres Luc Ferry et Arnaud Montebourg, l’ancienne Première dame Carla Bruni-Sarkozy et le lauréat du prix Goncourt Kamel Daoud. Cette initiative complète la campagne lancée par Le Point, qui compte parmi ses signataires les prix Nobel Annie Ernaux, Jean-Marie Gustave Le Clézio, Orhan Pamuk et Wole Soyinka.
La liste de tous les soutiens est disponible sur le site de La Revue Politique et Parlementaire.
« Nous ne pouvons rester silencieux face à cette attaque flagrante contre la liberté littéraire », déclare la pétition, qui condamne le « climat de peur et de répression » qui règne en Algérie. La pression internationale intervient alors que l’on s’inquiète de plus en plus de la santé et du bien-être de M. Sansal en détention. Les organisations de défense des droits de l’homme affirment que son arrestation s’inscrit dans un contexte plus large de répression autoritaire visant les voix indépendantes en Algérie, notamment Khaled Drareni, Ihsane el Kadi, et une tentative d’enlèvement de Hichem Aboud en Espagne.