Arrestation d’un brillant futur médecin à Tlemcen

Le 2 février 2025, le régime militaire d’Alger a placé Charaf Eddine Talhaoui, un étudiant en médecine, représentant reconnu de ses pairs à la Faculté de médecine de Tlemcen, en détention provisoire. Selon les informations disponibles, il aurait été arrêté le 28 janvier 2025 devant la résidence universitaire par des individus en civil, et sa famille serait restée sans nouvelles de lui pendant plusieurs jours. Les documents judiciaires mentionnent des accusations de « diffusion de fausses informations », de « trouble à l’ordre public » et « d’atteinte à l’intérêt national ».

D’après plusieurs collègues interrogés, Talhaoui est considéré comme un étudiant consciencieux dont le rôle de leader s’est imposé naturellement à travers ses efforts pour faire progresser l’enseignement et la pratique de la médecine. Ses collègues avec qui nous avons discuté, tous condamnent fermement les allégations portées contre lui, estimant que les chefs d’accusation de « diffusion de fausses informations », de « trouble à l’ordre public » et « d’atteinte à l’intérêt national » ne reposent sur aucune base factuelle ou légale.

Le mouvement des étudiants en médecine, lancé en 2024, revendique l’augmentation du nombre de postes de résidanat, l’amélioration des conditions de formation et la reconnaissance internationale des diplômes algériens, que les autorités militaires algériennes ont bloqué. Le fait que Charaf Eddine Talhaoui soit issu d’une bonne famille de Tlemcen, ville réputée pour son riche patrimoine culturel, ses traditions intellectuelles et son rôle diplomatique historique, a attiré une attention particulière sur son dossier.

Ces poursuites interviennent dans un contexte de forte sensibilité du régime militaire d’Alger face à toute forme de protestation ou de rassemblement. En 2025, huit individus sont identifiés par certains observateurs comme étant à l’origine de ce que l’on décrit comme la  » mise sous tutelle » et la  » captation » de l’État : Mohamed Mediene, Said Chengriha, Abdelkader Haddad, Hamid Oublaïd, Djebbar Mehenna, Chafik Mesbah, Lotfi Nezzar et Mahrez Djeribi. Selon ces mêmes sources, le régime craint qu’un nouveau soulèvement populaire ne précipite sa chute et son implosion interne, à l’image de ce qui a mis fin à l’oligarchie entourant Abdelaziz Bouteflika en 2019 et au régime de Bachar el-Assad en Syrie en décembre 2024.

Par Abderrahmane Fares.

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