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Alger en froid avec le Mali, tandis que Rabat s’impose : OCP Africa décroche un marché crucial pour les populations

Le Maroc se positionne indéniablement comme le pays maghrébin ayant les plus importants intérêts économiques en Afrique subsaharienne. La CBAO, filiale d’Attijariwafa Bank, domine le secteur bancaire sénégalais en termes d’actifs (bien que cela pourrait évoluer), tandis que les entreprises marocaines continuent de conquérir d’importants marchés. Rabat a été à l’initiative du financement du Pont Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire ; et les opérateurs marocains sont déjà bien établis en Mauritanie en vue de remporter des marchés lucratifs, et maintenant c’est au tour du Mali, un pays dont les relations avec l’Algérie se sont considérablement détériorées. OCP Africa, filiale du géant marocain du phosphate, renforce sa présence à Bamako…

Ce mercredi 2 octobre, le groupe marocain a signé un protocole d’accord avec le ministère malien de l’Agriculture. Cet accord fait suite aux discussions entre l’OCP (Office chérifien des phosphates) et la Banque Mondiale lors des réunions annuelles de la BM et du FMI à Marrakech (Maroc). Ce partenariat s’inscrit dans le cadre des efforts visant à soutenir les agriculteurs d’Afrique de l’Ouest et du Sahel.

Le projet prévoit un ensemble de mesures destinées à améliorer l’agriculture et à promouvoir la santé des sols au Mali. OCP Africa prévoit de mettre en place des champs expérimentaux pour tester des solutions innovantes de fertilisation des sols, étant l’un des leaders mondiaux dans le domaine des engrais. Une cartographie numérique des sols sera également élaborée afin d’optimiser le rendement agricole selon les normes des 4R : « bon fertilisant, bonne dose, bon moment, bon endroit ».

Par ailleurs, des centres de services agricoles de pointe seront créés pour diffuser les meilleures pratiques du secteur. Une plateforme numérique mettra en relation les agriculteurs avec les chaînes de valeur agricoles, complétée par une école-laboratoire mobile fournissant des analyses de sols et des conseils agronomiques sur le terrain.

En outre, le contrat prévoit un soutien actif à l’entrepreneuriat agricole pour les jeunes et les femmes, axé sur l’agri-tech. Des programmes de formation, d’incubation et d’accélération de startups dans ce domaine seront développés avec le concours de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P). Il est également prévu de mettre en place un écosystème de startups agricoles financées par des fonds de capital-risque pour stimuler l’innovation locale.

Mohamed Anouar Jamali, PDG d’OCP Africa, a exprimé son émotion après la signature de l’accord en ces termes sur X :

« C’est avec une grande fierté que je me trouve aujourd’hui à Bamako, dans notre pays frère, le Mali, connu pour son hospitalité légendaire, sa richesse culturelle, sa résilience et son histoire profonde. Le Maroc et le Mali partagent des liens solides, basés sur une amitié indéfectible et une coopération continue.

Avec le lancement de ce partenariat stratégique entre le Groupe OCP, via OCP Africa, et le Ministère de l’Agriculture du Mali, avec le soutien de la Banque mondiale, nous renforçons cet héritage commun. Ce partenariat marque une nouvelle étape dans notre coopération visant à transformer durablement le secteur agricole malien.

Ce partenariat, soutenu par la Banque Mondiale, se concentrera sur trois axes majeurs pour améliorer la santé et la fertilité des sols et promouvoir une agriculture durable par des actions concrètes : 1) Cartographie des sols pour optimiser les pratiques agricoles, 2) Développement de Centres de Services Agricoles pour les producteurs, et 3) Promotion de l’entrepreneuriat jeune et féminin dans le domaine de l’agri-tech.

Le Maroc et le Mali partagent une vision commune pour un développement durable au service de l’Afrique, et ce partenariat en est l’illustration. Nous sommes convaincus qu’il constituera un tournant majeur pour l’agriculture en Afrique. »

 

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